Culturel




" Une vie, une Oeuvre, pour le plaisir

   des passionnés d'Art Alsacien "                      

                               

  Monographies de Peintres Alsaciens par François Walgenwitz
francois.walgenwitz@sfr.fr


                          

Georges Ratkoff 


Une vision de l'Alsace heureuse

Georges Ratkoff 7c.jpgGeorges Ratkoff dans son atelier
© Photo: F. Walgenwitz

    
    

    L’Alsace, terre favorable aux arts, a, une fois de plus, exercé son irrésistible pouvoir de séduction en attirant à elle Georges Ratkoff, aquarelliste. L’Alsace le fascine. Elle est devenue sa seconde patrie.

 

Georges Ratkoff est né à Paris en 1942, dans le XVème arrondissement. Son père, d’origine russe, a, avec sa famille, émigré en France en 1919, en passant par Odessa et Istanbul; sa vocation de sculpteur fut abandonnée au profit de l’architecture.

Georges vit une enfance heureuse. Il aime lire et devient un inconditionnel de Tintin, de ses albums et de son journal dont il conserve précieusement les tout premiers fascicules. Les transformations que subit Montparnasse, son quartier, lui inspirent ses premiers croquis. Bon élève, bien qu’il s’en défende, il passe les deux bachots et fréquente l’Académie Charpentier, école d’arts appliqués, émanation de l’Académie de la Grande Chaumière, lieu de formation qui a vu passer Delacroix, Manet, Courbet, Picasso, Cézanne…

    Il est ingénieur de formation. De son père architecte, il a sans doute hérité l’art de la perspective et l’amour des belles façades qui lui serviront souvent de toile de fond. Il exerce diverses fonctions allant d’entrepreneur à auteur de contes pour enfants. Fabricant de moteurs électriques puis d’appareils paramédicaux, il prend plusieurs brevets. Il a gardé de son ancien métier un sens aigu de l’observation et de la minutie qui lui permettent un rendu des détails qui confère à ses oeuvres valeur de document.

    A 20 ans, à la suite d’un changement d’affectation, Georges Ratkoff quitte la capitale pour s’installer près de Chartres, à Nogent sur Eure. Chartres et sa cathédrale, «la plus haute oraison qu’on ait jamais portée» et la Beauce environnante, «...la profonde houle et l’océan des blés», l’inspirent et lui donnent envie de peindre.



Georges Ratkoff 8c.jpgLe siège de Chartres par la folie, la guerre et la misère
Huile sur toile (2,80 x 1,70 m) - 1987
Collection particulière,
© Georges Ratkoff


  

    Faisant référence à Gérôme Bosch et à Breughel l’Ancien qu’il a toujours adorés, cet immense tableau a monopolisé l’activité picturale et la réflexion intellectuelle de Georges Ratkoff durant trois ans et demi. Eminemment symboliste, elle fait exception dans son œuvre. Elle correspond à une période où son imagination féconde a voyagé dans le fantastique avec, notamment, une Tour de Babel.

    Autour de la Cathédrale, il faut distinguer, à gauche, les manifestations de la folie, en bas, celles de la guerre et, à droite, celles de la misère. Une multitude de planètes  bizarres qui naviguent dans l’espace, symbolisent, entre autres, la folie de naître, la folie de la robotique, celle du déni de la réalité... L’attachement sentimental du peintre à sa ville de Chartres se manifeste par la maison de ses grands-parents, le lycée Marceau, la porte Guillaume, les quartiers de l’Eure qui ont été sacrifiés. Se cachent parmi les aérolithes, des allusions à Sartre, à Goya, à Tamanrasset. La petite planète en suspension entre les deux tours porte le dénouement: la misère tue la folie.



Georges Ratkoff 9c.jpgLavoir sur L'Eure, 1984
© Georges Ratkoff

    

    Le 21 décembre 1968, il épouse Monique Chevalier. Elle évoque avec émotion leur rencontre à l’âge de 15 ans. De leur union naissent trois enfants. Le fils cadet suivra le chemin tracé par son père. «Il s’agit de François, diplômé de l’Ecole supérieure d’Art de Paris. Il est spécialisé dans les vitraux, auxquels il redonne vie et lumière par le biais de la restauration, et en crée de nouveaux issus de son imagination. Il a exposé de temps à autres ses créations aux côtés des aquarelles de son père, dont il a d’ailleurs reproduit certaines sous forme de vitraux.» (1)

    L’affection de Georges Ratkoff pour l’Alsace lui vient de son père qui y a combattu en 1940, et qui a été fait prisonnier dans la région de Neuf-Brisach. Il a, alors, bénéficié de l’aide de plusieurs Alsaciens. C’est par reconnaissance pour leur patriotisme et leur sens du devoir qu’il reviendra régulièrement en Alsace après 1945, en famille, pour des séjours de vacances à Saverne.

    Depuis l’âge de 19 ans, séduit à son tour par notre petite province que son père lui a fait aimer, Georges revient souvent dans la vallée de Munster. Et, après 1968, pendant de nombreuses années, il passe ses vacances en famille à Soultzeren. Ses randonnées par les sentiers du Club Vosgien, avec sa femme, ses enfants et leur chien, lui font apprécier la beauté et la majesté des paysages de nos vallées et de nos sommets. En sillonnant la région, il découvre la variété du patrimoine alsacien, son vignoble, ses villages pittoresques aux maisons à pans de bois, ses petites villes aux vestiges révélateurs d’un passé tumultueux.


Georges Ratkoff 10c.jpg Affiche pour la 1ère exposition de Munster, 1984
© Georges Ratkoff

       
   
    En 2000, il s’installe, avec Monique, dans l’ancienne maison de Maurice Betz, construite en 1929. Traducteur de Thomas Mann et du poète Rainer Maria Rilke, celui-ci a, dans les années 1920, a exercé un rôle de médiateur entre la France et l’Allemagne. «Elle est située au Moenchberg, cette colline qui domine Munster et offre un superbe panorama sur la ville et les paysages environnants. L’artiste est ainsi dans un contexte favorable à la création et peut puiser dans son vivier à images comme dans le spectacle inépuisable de la nature.»(1). Pendant la période d’activités professionnelles, dit-il: «Pour la détente, je dessinais le matin entre 4 et 6 heures, jusqu’au jour où j’ai vu qu’il était possible de se reconvertir à temps complet.» Depuis, il se consacre entièrement à son art, même si, à l’âge de la retraite – il a aujourd’hui soixante-quinze ans – il a opté pour le mi-temps: promenade le matin et dessin l’après-midi.

    Entre Georges Ratkoff et l’Alsace s’est établie une relation amoureuse qui est allée crescendo et qui ne se démentira jamais. Il est tombé sous son charme. Et, en retour, il l’honore de son talent, de sa poésie, de sa sensibilité.

    Ses sources d’inspirations sont diverses. Elles peuvent être livresques quand ses recherches dans les bibliothèques lui fournissent des documents inédits et des images anciennes. Ce sont aussi et surtout ses promenades dans la nature et ses déambulations dans nos villes et nos villages. Ce sont, enfin, des rencontres: les scènes quotidiennes, les anecdotes vécues.  «Il est attentif à ce qui se passe autour de lui, il a le sens de l’observation et la sensibilité pour transcrire ses émotions et les transmettre» Selon Monique, Georges avoue être «en interrogation permanente et en émerveillement devant la vie»



Georges Ratkoff 11c.jpgL'ancienne hôtellerie du Soleil à Robeauvillé
© Georges Ratkoff



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Eguisheim, départ pour l'école
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 13c.jpgLe renard
© Georges Ratkoff

   
   

    

    Ainsi, peut-on admirer des chevaux dans leur pâture, des fontaines fleuries, une vieille chapelle, des maisons à colombages, des paysages enneigés…qu’il anime de toutes sortes de personnages en costume alsacien, croqués dans leur vie de tous les jours. Avec, invariablement, la présence d’un petit chien dont le pédigrée tient d’un père teckel et d’une mère cocker. Il s’agit de Whisky, le fidèle compagnon du couple durant quinze ans et qui est, en quelque sorte, la mascotte de la famille.

    A l’adresse des touristes, Georges Ratkoff a accepté de voir plusieurs de ses motifs reproduits sur différents supports: cartes postales, boîtes de gâteaux ou à sucre, verres, tabliers de cuisine, nappes, sets de table, plateaux, affiches annonçant les événements régionaux etc…

    Lors de ses promenades, il fixe sur ses carnets de croquis ou sur son Canon© les scènes fugitives de la vie quotidienne, la luminosité particulière d’un instant, la découverte d’un site original, avant de reproduire  à la maison, dans son atelier, en toute quiétude, le sujet, avec un respect scrupuleux du détail, auquel, cependant, son imagination donne vie. Il s’appuie sur une documentation authentique; il visite les musées pour reconstituer fidèlement les scènes d’intérieur, le mobilier, la décoration; les scènes inventées étant elles-mêmes, toujours authentifiées par des décors réels. Sa méthode est immuable, toujours un premier jet au crayon, sur calque,  passé ensuite à l’encre de Chine et, enfin, la mise en couleur avec des aquarelles en godets, sur le majestueux papier «Arches France ©», qui préserve l’éclat et la transparence des couleurs.

    Lecteur assidu des albums et du journal de Tintin dès son plus jeune âge, Georges Ratkoff a tout naturellement adopté le «style Tintin», c’est-à-dire la ligne claire, un langage graphique issu de l’Ecole belge de BD, réunie autour d’Hergé, style dont les prototypes se trouvent chez Pinchon (Bécassine). L’influence la plus déterminante de l’approche hergéenne étant Zig et Puce d’Alain St Ogan.

    Des caractéristiques du style élaboré par le dessinateur de Tintin, Georges Ratkoff a retenu le réalisme des décors, le contour systématique: un trait noir d’épaisseur régulière, tracé au stylo, et les couleurs en aplats avec, cependant, des effets d’ombres et de lumière. Alors que chez Hergé, le dessin est subordonné au récit, ce qui le conduit à l’alléger dans le but d’en améliorer la lisibilité, le regard tendre et ému de Georges Ratkoff confère à ses dessins une harmonie tout en douceur, une harmonie plus fondue, servie par une riche palette de couleurs aux nuances infinies.



Georges Ratkoff 14c.jpgLa ligne claire
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 15c.jpgEsquisse
© Georges Ratkoff


    

    Ses dessins ne sont pas sans rappeler ceux du colmarien Jean-Jacques Waltz (1873-1951), alias Hansi dont il serait l’héritier, ce que Monique accepte volontiers. Mais, comparaison n’est pas similitude, pour bien des raisons. Technique d’abord: le trait noir de Georges Ratkoff est plus fin, imperceptible parfois, ses couleurs pastel évitent les contrastes brutaux, ses personnages comme leur environnement, sont traités avec une égale rigueur, une application sans faille.  Mais, c’est dans l’esprit que les deux artistes divergent: Hansi est un témoin  engagé de son temps qui, par-delà les images folkloriques d’une «Alsace du dimanche» a produit une œuvre polémique, caricaturale, délibérément germanophobe «Compréhensible dans le contexte des tensions grandissantes entre l’Allemagne impériale et la France républicaine peu avant la Première Guerre Mondiale». (1) Rien de tel chez Georges Ratkoff. Son Alsace est en paix avec elle-même. «Elle a intégré et dépassé ses contradictions, a guéri les blessures de son âme et s’est débarrassée de ses complexes.» (1) Nulle trace de soldats, de revues militaires, de batailles, de destructions.

    Georges Ratkoff se sent plus proche de Jean Morette (1911-2002), passionné de l’histoire et des traditions populaires de sa Lorraine natale, auteur et illustrateur. Georges avait cinq ans quand il a découvert ses albums. Il est resté un admirateur inconditionnel de l’homme et de son œuvre.



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La fête au village
© Georges Ratkoff



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La Fête-Dieu à Geispolsheim
© Georges Ratkoff


   

    Georges Ratkoff a fait le choix du bonheur, le choix d’une Alsace heureuse et intemporelle dans sa sérénité, son insouciance. Là nous sommes au cœur de l’originalité de son œuvre. Cette vie alsacienne, version enchantée, est peuplée d’une foule de personnages en costume traditionnel, toujours représentés dans des scènes de vie: en train de jouer, de deviser, de garder les oies, de traire les vaches, de faire la fête. Car Georges Ratkoff sait restituer l’esprit des fêtes alsaciennes: les processions de la Fête Dieu, les cortèges de musiciens qui annoncent les Messti et les Kilbes, les rites du solstice d’été, les transhumances… Il sait évoquer l’ambiance feutrée, magique des veillées dans la Stube, aux meubles polychromes chargés de symboles, cœur vivant de la maison. Et c’est, assurément, avec un intense plaisir qu’il décrit l’hiver alsacien, ses réjouissances, et les moments mystérieux des fêtes de décembre qu’il met si bien en lumière.



Georges Ratkoff 18c.jpgLa veillée dans la Stube, près du poêle et de l'alcôve
© Georges Ratkoff



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Noël
© Georges Ratkoff


    

   

    Les enfants sont les rois des albums de Georges Ratkoff. Même les adultes affichent des airs juvéniles. Leurs visages éloquents miroitent leurs sentiments. Leurs poses, leurs attitudes sont naturelles, preuve éclatante du talent de leur créateur.

    Depuis 1984 Georges Ratkoff organise, en septembre - octobre le plus souvent, une exposition, une seule, d’une soixantaine de dessins: sa production de l’année. Tour à tour, il expose à Colmar, à Kaysersberg, à Obernai et à Munster où il habite. C’est là qu’il a installé sa toute première exposition, dans la Laub, un des bâtiments historiques de la ville. Sa renommée s’étant étendue bien au-delà de sa région de prédilection, il a été amené à présenter ses œuvres à Tokyo, à Caracas, à Montréal.

    Ses expositions sont parmi les plus fréquentées d’Alsace. Dès l’ouverture, c’est l’affluence, les visiteurs voulant être sûrs de pouvoir acquérir une de ses aquarelles. Cette année, il a choisi Kaysersberg, du 7 au 15 Octobre, pour le plus grand plaisir de ses admiratrices et de ses admirateurs, toujours plus nombreux.

    Notons que l’exposition de 2010, à la Laub de Munster a été marquée par un événement, une grande nouveauté: pour la première fois le fils cadet, François, maître verrier, exposait une dizaine de vitraux aux côtés des aquarelles de Georges Ratkoff., François et sa compagne, Elodie Vally, se sont spécialisés dans le vitrail d’art. Ensemble, ils ont créé l’atelier Ratkoff-Vally à Jouy près de Chartres. On retrouve dans les vitraux du fils la même vision de l’Alsace traditionnelle avec le même souci du détail et du travail méticuleux, mettant en évidence la grande complicité qui s’est établie entre son père et lui.

    A l’instar des calendriers, des cartes postales et des diverses autres productions, les livres que Georges Ratkoff a publiés jalonnent son parcours et permettent au lecteur de voir resurgir ses souvenirs et de retrouver la candeur de son âme d’enfant. En 1999, sur des textes de Jocelyne Fritsch, il publie L’Alsace rêvée qu’il préface lui-même en exprimant sa fascination pour sa province d’adoption. C’est sa profession de foi!...En 2003 paraît L’Alsace au Cœur, un bel album auquel le talent de conteurs de Sylvie Portmann et Paul Kauffmann apporte une contribution appréciée. En 2007, dans la série carnets d’Alsace, la Nuée Bleue diffuse Vive l’Hiver. Les réjouissants poèmes «à lire à haute voix» d’Huguette Dreikaus mettent en musique le monde merveilleux de Georges Ratkoff. 2011 est marqué par la parution de La Belle Alsace, racontée aux petits et aux grands, qui couvre toute l’œuvre de Georges Ratkoff. Dans sa préface, Gérard Leser brosse le portrait de l’artiste et ses commentaires d’historien folkloriste, spécialiste des traditions et légendes d’Alsace accompagnent avantageusement les petites merveilles en miniatures que sont les aquarelles du peintre.



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© Photo: F. Walgenwitz


   

    Libre de tout dogme, de toute école, Georges Ratkoff se proclame autodidacte. Ce qui distingue l’autodidacte de celui qui a fait des études, ce n’est pas l’ampleur des connaissances mais les degrés de vitalité et de confiance en soi. Cette vitalité se traduit chez Georges Ratkoff par sa candeur, sa sincérité et cette autre vertu innée qu’est l’émotion: le souffle animateur…Or, il a choisi l’aquarelle, technique d’expérimentation par excellence. Il a, par conséquent, évolué. Les critiques l’ont souligné: «Depuis 1984, le style a mûri, le trait s’est affiné, gagnant en précision et en légèreté, les couleurs aussi ont pris leur envol dans une harmonie plus fondue et plus épurée». (DNA, 2011) A lire les critiques qui se sont exprimés durant son cursus, on constate que le qualificatif: «naïf» n’est plus guère appliqué aux œuvres de Georges Ratkoff, tant sa démarche est parfaitement élaborée, maîtrisée.    

    Alors qu’en Alsace, Georges Ratkoff s’est fait connaître et apprécier en tant qu’aquarelliste, il a, dans les années de ses débuts, pratiqué intensément le dessin à la plume et, plus rarement, l’huile. Cette dernière a, semble-t-il, été définitivement abandonnée. Si l’aquarelle tient désormais une place privilégiée, c’est que la douceur et les nuances de cette technique correspondent parfaitement à l’ambiance recherchée, alors que l’huile, «les petites huiles illustratives, rappelant les images polychromes de nos livres de lecture d’autrefois» donnaient à ses tableaux «des teintes un peu crues, acides comme des bonbons» du fait que, selon le critique de l’époque, Georges Ratkoff peignait à la lumière électrique.

    Il a également changé son angle de prise de vue. Au début, ses «instantanés photographiques» saisissaient la vie d’un village vue du ciel, à faible altitude…ce qui conférait aux maisons et aux décors végétaux et bâtis, une précision à vocation documentaire; tandis que les personnages n’étaient qu’esquissés, signalés comme des symboles. C’était comme si Georges Ratkoff s’était hissé sur un promontoire imaginaire. «C’est pour tout voir» disait-il. Il était pour ainsi dire soulevé par une irrésistible lévitation, tel l’enfant penché sur ses jeux de construction…
 

    

Georges Ratkoff 21c.jpgDessin à la plume, Sans titre, 1983
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 22c.jpgLes toits de Strasbourg
© Georges Ratkoff



La thématique, elle aussi n’est plus tout à fait la même. Et pour cause: l’Alsace est passée par là !...Le «bénédictin des scènes campagnardes» des années 76 – 80 a compris qu’il fallait ouvrir son champ d’inspiration, «abandonner les verts pâturages» quand les villes et les villages d’Alsace se sont offerts à lui. Le bonheur, en effet, peut s’épanouir ailleurs que dans le pré…

    A ses débuts, dans la vallée de l’Eure, il concentrait son attention sur sa famille, sur ceux avec qui il vivait: son épouse, ses trois enfants, les grands parents, les deux chiens. «Quand d’autres font des photos de famille, je fais de dessins de famille». Ce qui, selon certains critiques, pouvait donner, en guise de présentation d’une expo de 1984: «Les Ratkoff en Bretagne», «Les Ratkoff en Alsace». C’est que la famille était et restera toujours pour Georges une source de grandes joies. Il est particulièrement reconnaissant envers Monique qui a cru en lui dès le début et qui, présente à ses côtés, lui prodigue toujours une aide précieuse.

    Mais, l’Alsace faisant désormais partie de sa famille, il ne cesse de lui rendre visite, de lui apporter son regard. Car il aime notre région «pour la générosité de ses habitants, leur attachement aux coutumes et traditions populaires héritées des générations précédentes qui en font l’originalité, leur manière de savoir allier patrimoine historique et innovation et d’affirmer leur identité issue des épousailles de deux grandes cultures.» (1)

    L’Alsace a encore bien des motifs d’émerveillement à lui proposer; stimulant son imagination, ils le mettront à l’abri de l’anxiété de la feuille blanche. 2018 sera marqué par un beau projet de décoration du hall d’entrée et des salles du service gynécologie et pédiatrie du nouvel hôpital Pasteur de Colmar

 

    En donnant libre cours à sa nature incontestablement optimiste, en exprimant sa propre joie de vivre, Georges Ratkoff fait vibrer l’âme de l’Alsace. Il retient l’attention de l’amateur d’art mais aussi et surtout celle du grand public touché par sa sincérité et la tendresse de son regard. Là réside la clé de son succès grandissant. Ses tableaux ravivent les souvenirs d’autrefois, font resurgir une foule de détails oubliés. Telle visiteuse qui collectionne de nombreuses œuvres de Georges Ratkoff, voit à travers ses créations «nos racines authentiques, le souvenir d’une enfance heureuse, des ambiances chaleureuses.» Beaucoup retrouvent dans ses aquarelles les images des BD de leur enfance.

          Ses belles images ont un fort pouvoir évocateur, mais l’œuvre de Georges Ratkoff possède une vertu encore plus rare: elle nous fait sourire…Et parfois pleurer quand la nostalgie de cette Alsace heureuse, intemporelle, nous submerge.



Georges Ratkoff 23c.jpgQue serait l'Alsace sans la gastronomie ?
© Georges Ratkoff


Les distinctions qui jalonnent le parcours de Georges Ratkoff


Médaille d’argent du Salon des Artistes français 1980

Médaille d’or du Salon de Chartres 1983

Médaille d’or du Salon de Maintenon 1986

Médaille d’argent de la Chambre des Métiers de la Vienne 1987

Prix «Jacqueline Thome Patenôtre» 1987

Médaille d’or aquarelle de la ville de Chartres 1987

Médaille d’or dessin de la ville de Chartres 1989

1er Prix ville de Nogent le Roi 1989

Prix spécial de la ville de Chartres 1990

Diplôme d’honneur de la ville du Mans

Prix arts et poésie du Salon des arts de Rambouillet 1994

Prix du Conseil Général d’Eure et Loir 1996


Bibliographie


Georges Ratkoff – Alsace rêvée – Editions du Rhin - 1999

Georges Ratkoff – L’ALSACE au Cœur – Textes de Paul Kauffmann et Sylvie Portmannn – Est Libris - 2003

Georges Ratkoff  - Vive l’hiver – Poèmes à lire à haute voix de Huguette Dreikaust – La Nuée Bleue - 2007

Georges Ratkoff – La Belle Alsace racontée aux petits et aux grands – Texte de Gérard Leser (1) – Editions Place Stanislas - 2011

Articles de presse (1977-2016)

  
Portfolio
 Georges Ratkoff 24c.jpgTurckheim, la porte de Munster
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 25c.jpgAllure altière de la cigogne
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 26c.jpgObernai
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 27c.jpg
Le prieuré de Feldbach
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 28c.jpgAmbiance nocturne à Colmar
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 29c.jpg
Affiche
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 30c.jpg
Automne
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 31c.jpg
Colmar au temps jadis
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 32c.jpg
Noël à Kaysersberg
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 33c.jpg
Au revoir
© Georges Ratkoff



Georges Ratkoff 34c.jpg
Un exemple de palette de Georges Ratkoff - Aimablement dédicacée
© Photo F. Walgenwitz









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